Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a annoncé ce vendredi la tenue d’une “grande exposition nationale” en 2026 pour rendre hommage à “l’esprit de résistance” des anciens esclaves. Cette annonce a été faite lors des commémorations annuelles de l’abolition de l’esclavage à La Rochelle (ouest de la France).
“Aussi longtemps qu’il y a eu de l’esclavage, il y a eu de la résistance”, a déclaré M. Attal. “Et en ce 10 mai, c’est aussi cet esprit de résistance que je veux saluer”.
L’année 2026 marquera le 25e anniversaire de la loi de 2001 qui a reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité et institué une journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage.
“Cette histoire fait partie de l’histoire du monde, de l’Europe, de la France”, a poursuivi le Premier ministre. “Elle s’est écrite à Versailles, à Paris, dans les ports de La Rochelle, de Nantes, de Bordeaux”.
“Trop longtemps, un voile a été jeté sur ce passé”, a-t-il ajouté. “Et le reconnaître, ce n’est pas s’affaiblir, au contraire, c’est grandir”.
Un label pour les lieux de mémoire de l’esclavage
En France, M. Attal a annoncé la création d’un label pour les lieux de mémoire de l’esclavage afin de “mieux se souvenir” et “mieux comprendre”.
“Chacun saura, chacun verra, en arpentant nos rues et nos villes, les lieux où l’histoire de l’esclavage s’est écrite”, a-t-il déclaré.
La Rochelle compte parmi les anciens ports français d’où sont parties des expéditions de traite négrière, avec Nantes, Bordeaux et Le Havre.
Un geste de fraternité envers Haïti
L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ex-maire de Nantes et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a pour sa part appelé à un geste de fraternité envers Haïti.
“L’année prochaine marquera le 200e anniversaire de l’indemnité dont Haïti ne s’est jamais remise”, a-t-il déclaré, en référence à l’ordonnance royale du 17 avril 1825 qui a imposé à Haïti, nouvel État indépendant, de payer 150 millions de francs-or pour indemniser “les anciens colons français de Saint-Domingue”.
“Voilà pourquoi nous sommes nombreux à espérer que ce bicentenaire sera l’occasion d’un grand geste de fraternité de la France à l’égard du peuple haïtien”, a ajouté M. Ayrault.
“Cette démarche (…) viendrait réparer une des plus grandes injustices de l’histoire”, a insisté Jean-Marc Ayrault, en présence de l’ambassadeur d’Haïti en France, Josué Pierre Dahomey.
Le Premier ministre français lui a fait écho en assurant le peuple haïtien de la “solidarité” et du “soutien” de la France.