Bénin : l’opposant Candide Azannaï interpellé et poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État » et « incitation à la rébellion »
Bénin : l’opposant Candide Azannaï interpellé et poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État » et « incitation à la rébellion »

Bénin : l’opposant Candide Azannaï interpellé et poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État » et « incitation à la rébellion »

Bénin : l’opposant Candide Azannaï interpellé et poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État » et « incitation à la rébellion »

Une arrestation au cœur de Cotonou

L’ancien ministre délégué chargé de la Défense nationale et leader du parti Restaurer l’Espoir (RE), Candide Azannaï, a été interpellé le vendredi 12 décembre 2025, aux environs de 11 heures, devant le siège de sa formation politique à Cotonou. L’opposant a ensuite été conduit à la Police judiciaire, où il a été auditionné avant d’être placé en garde à vue dans la nuit du samedi 13 décembre.

Selon des informations judiciaires confirmées, Candide Azannaï est désormais poursuivi pour complot contre l’autorité de l’État et incitation à la rébellion, des chefs d’accusation lourds dans le contexte politique actuel du Bénin.

Une interpellation sans incident signalé

Les premières informations sur son arrestation ont circulé sur les réseaux sociaux, notamment à travers une publication attribuée à l’un de ses fils, avant d’être relayées par plusieurs médias locaux. D’après des témoins présents sur les lieux, des agents de la Police républicaine, dont certains en civil, ont procédé à l’interpellation sans usage de violence.

Après un échange avec les forces de l’ordre, Candide Azannaï serait monté de lui-même dans le véhicule des agents, sans opposer de résistance, avant d’être conduit vers les locaux de la Police judiciaire.

Des charges confirmées, mais peu de détails officiels

À ce stade, aucune communication gouvernementale détaillée n’a été rendue publique concernant les éléments précis ayant motivé l’arrestation. Toutefois, des sources judiciaires ont confirmé que l’opposant est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, à travers les qualifications de complot et d’incitation à la rébellion.

Les preuves à charge n’ont pas encore été rendues publiques, laissant place à de nombreuses interrogations au sein de l’opinion et de la classe politique.

Une arrestation dans un contexte sécuritaire tendu

L’interpellation de Candide Azannaï intervient dans un climat politique particulièrement sensible, quelques jours seulement après la tentative de coup d’État avortée du 7 décembre 2025. Ce jour-là, un groupe de militaires dissidents avait brièvement annoncé la dissolution du gouvernement depuis les locaux de la télévision nationale, avant d’être neutralisé par les forces loyalistes.

Depuis cet épisode, les autorités béninoises ont renforcé les mesures sécuritaires et lancé de vastes enquêtes afin d’identifier toutes les personnes impliquées, directement ou indirectement, dans cette tentative de déstabilisation des institutions.

Une figure centrale de l’opposition béninoise

Ancien proche du président Patrice Talon, Candide Azannaï avait occupé le poste de ministre délégué à la Défense nationale lors du premier mandat présidentiel, avant de démissionner et de rejoindre l’opposition. Il est aujourd’hui l’une des voix les plus critiques du pouvoir en place, à travers son parti Restaurer l’Espoir et la coalition politique Résistance nationale.

Ces derniers mois, il a multiplié les prises de parole dénonçant ce qu’il considère comme des dérives autoritaires, appelant à une mobilisation citoyenne et à une résistance qu’il qualifie de pacifique. Peu avant son arrestation, des mouvements proches de lui avaient publié une déclaration appelant à la vigilance populaire et à la défense des institutions.

Réactions contrastées et attente de clarifications

L’arrestation de l’opposant a provoqué de vives réactions. Certains acteurs politiques et militants dénoncent une instrumentalisation de la justice visant à faire taire une figure majeure de l’opposition. D’autres estiment, au contraire, que dans un contexte post-coup d’État, toute personne soupçonnée de menacer l’ordre constitutionnel doit être entendue par la justice.

Pour l’heure, la procédure suit son cours, et des précisions judiciaires sont attendues dans les prochains jours concernant la suite de l’enquête et le sort réservé à Candide Azannaï.

Une situation politique sous haute surveillance

Alors que le Bénin tente de tourner la page de la crise sécuritaire du 7 décembre, cette arrestation ravive les tensions et pose de nouvelles questions sur l’équilibre entre sécurité nationale, liberté politique et climat démocratique. L’évolution de ce dossier pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique béninoise dans les semaines à venir

Ange Zountchegbe est un journaliste, créateur de contenus béninois. Consultant en communication digitale.