Le prix du cacao varie considérablement entre la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, et le Cameroun, avec une rémunération plus élevée pour les producteurs camerounais.
Actuellement, le prix affiché au Cameroun est de 6,96 dollars/kg (4 225 francs CFA), ce qui dépasse largement celui pratiqué en Côte d’Ivoire, où les fèves sont vendues à 1,65 dollar/kg (1 000 francs CFA). Cette disparité est significative, les planteurs camerounais gagnant plus de quatre fois ce que gagnent leurs homologues ivoiriens pour un kilogramme de cacao.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation des prix au Cameroun. Tout d’abord, la diminution de l’offre sur le marché international due aux aléas climatiques et au vieillissement des plantations dans les principaux pays producteurs (Côte d’Ivoire et Ghana) a contribué à cette hausse. L’Organisation internationale du cacao a annoncé une baisse prévue de l’offre de 11% pour la campagne 2023/2024.
Concernant la différence de prix entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire, plusieurs éléments méritent d’être analysés. Selon l’agence Ecofin, trois facteurs principaux sont à considérer : le régime de fixation des prix, les modalités de commercialisation intérieure et la qualité du produit.
En Côte d’Ivoire, le Conseil du café-cacao contrôle le régime de fixation des prix, basé sur un pourcentage dérivé du prix mondial, avec un minimum de 60% des prix mondiaux versés aux planteurs, pouvant être réévalué tous les six mois. Au Cameroun, les producteurs perçoivent entre 80% et 90% des prix mondiaux, avec une actualisation en temps réel suivant la tendance mondiale.
En ce qui concerne les modalités de commercialisation interne, le Cameroun a un système plus libéral, où chaque producteur traite directement avec les acheteurs, tandis qu’en Côte d’Ivoire, les planteurs passent souvent par des intermédiaires pour négocier avec les acheteurs.
Enfin, en termes de qualité, le Cameroun semble mieux encourager ses planteurs à investir dans la qualité du produit pour rester compétitifs sur le marché mondial, grâce à des mesures mises en place par l’État central, contrairement à la Côte d’Ivoire.
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