Je suis plus populaire à Cocody qu’à Abobo » : Jean François Kouassi explique sur NCI l’origine de sa notoriété inégale
Invité sur le plateau de la NCI, Jean François Kouassi a livré une analyse franche et surprenante sur la répartition de sa popularité au sein du district d’Abidjan. Dans une déclaration devenue virale, il affirme être « plus populaire à Cocody qu’à Abobo », un constat qui pourrait sembler paradoxal puisqu’il est lui-même né à Abobo. Pourtant, derrière ces mots se cache une réalité sociologique, technologique et médiatique qui révèle beaucoup sur l’évolution de l’influence en Côte d’Ivoire.
Au cours de l’entretien, Jean François Kouassi a expliqué que sa forte visibilité à Cocody est directement liée au taux de pénétration d’Internet dans cette commune. « Ce sont les réseaux sociaux qui nous ont révélés », rappelle-t-il. En effet, à l’ère des contenus viraux, des plateformes interactives et de l’information instantanée, la notoriété ne dépend plus uniquement du terrain, des meetings ou des contacts directs. Elle se construit en grande partie en ligne, et Cocody fait partie des zones où l’accès à Internet est le plus développé, le plus stable et le plus utilisé pour interagir avec les acteurs politiques.
Pour lui, cela explique pourquoi, dans cette commune, il lui est devenu impossible de faire « deux mètres sans être interpellé ». Les habitants, fortement connectés, consomment davantage de contenus numériques, suivent plus activement les tendances, les débats et les interventions médiatiques. Ils ont donc été les premiers à s’approprier son image publique, à relayer ses prises de position et à faire monter sa notoriété à un niveau presque instantané.
Jean François Kouassi insiste aussi sur un fait peu connu : il est né à Abobo, une commune qu’il connaît profondément, et qui, selon lui, l’a vu grandir et se forger. Mais, contrairement à ce que certains pourraient penser, cette origine n’a pas automatiquement généré une popularité équivalente auprès de sa commune natale. Le lien affectif existe, mais l’exposition médiatique, elle, dépend d’autres facteurs. Abobo reste une grande commune dynamique, mais où l’accès uniforme à Internet n’est pas encore comparable à celui de Cocody. Résultat : les populations y ont moins de proximité numérique avec ses contenus, ce qui crée un décalage dans la perception de sa visibilité.
Il souligne néanmoins que la demande populaire a joué un rôle déterminant dans sa carrière. « Les parents, les jeunes, les populations nous demandaient de venir nous présenter à Cocody », affirme-t-il. Ce soutien spontané, tant en ligne que sur le terrain, a fini par influencer ses choix politiques. Pour lui, ce mouvement est la preuve que la politique moderne requiert d’écouter les signaux, non seulement du territoire physique, mais aussi du territoire digital.
La déclaration de Kouassi révèle une transformation profonde : la notoriété politique en Côte d’Ivoire n’est plus strictement territoriale mais numérique. Un contenu viral peut faire gagner des milliers de sympathisants dans une zone qui, historiquement, ne constituait pas une base électorale naturelle. Ce phénomène redéfinit les stratégies de communication, obligeant les acteurs politiques à s’adapter, à investir les réseaux sociaux, à maîtriser l’image et le rythme de l’actualité en ligne.
L’entretien sur NCI aura donc permis de mettre en lumière une dynamique essentielle : l’impact massif d’Internet sur la construction de l’opinion publique ivoirienne. Jean François Kouassi, en se décrivant « plus populaire à Cocody qu’à Abobo », n’exprime pas un détachement de sa commune natale, mais plutôt un constat lucide sur la nouvelle cartographie de l’influence politique. Une cartographie où la connexion importe autant que le contact humain, où le digital peut bouleverser les équilibres traditionnels, et où chaque publication peut modifier la perception d’un leader en quelques minutes.
Qu’on le soutienne ou non, une chose est claire : sa déclaration ouvre un débat sur la place grandissante des réseaux sociaux dans la vie politique, et confirme que la bataille de l’opinion se joue désormais autant dans les rues qu’à travers les écrans.














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