Fraîchement débarqué à Paris dimanche pour une visite officielle, le président chinois Xi Jinping a exprimé son désir de travailler avec la France et la communauté internationale pour résoudre la crise en Ukraine.
Il a été accueilli à l’aéroport d’Orly peu après 16h00 (14h00 GMT) par le Premier ministre Gabriel Attal et sera reçu lundi à l’Élysée par le président français Emmanuel Macron. Ce dernier entend promouvoir la réciprocité commerciale et la recherche d’une résolution au conflit en Ukraine, face à un dirigeant chinois qui continue de soutenir la Russie.
Dans une tribune publiée par Le Figaro, Xi Jinping a écrit : “Nous espérons que la paix et la stabilité reviendront rapidement en Europe, et nous sommes prêts à travailler avec la France et la communauté internationale pour trouver des solutions à cette crise.”
La France cherche à s’assurer que la Chine, alliée principale du président russe Vladimir Poutine, ne soutienne pas explicitement l’effort de guerre russe contre Kiev. L’Élysée souhaite même l’encourager à utiliser son influence sur Moscou pour contribuer à résoudre ce conflit.
Emmanuel Macron avait déjà exprimé ce message lors de sa visite d’État en Chine l’année dernière, mais avec des résultats mitigés.
Après la France, Xi Jinping se rendra en Serbie et en Hongrie, deux pays restés proches de la Russie.
Lundi, Xi Jinping enchaînera les rencontres avec Emmanuel Macron, préalablement coordonnées avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Le matin, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se joindra à eux à l’Élysée pour discuter des différends commerciaux.
Ces différends sont nombreux. L’Union européenne, menacée d’être prise en étau entre les économies américaine et chinoise, multiplie les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à divers secteurs industriels, notamment les véhicules électriques.
Emmanuel Macron, dans une interview à La Tribune dimanche, reconnaît que les Européens ne sont pas unanimes sur la manière de gérer la Chine, certains la considérant principalement comme un marché, malgré ses exportations massives vers l’Europe. Il plaide pour une protection plus robuste des intérêts européens et pour la réciprocité dans les relations commerciales.
En réaction, les mesures jugées protectionnistes par Pékin ne passent pas. La Chine a lancé sa propre enquête anti-subventions, principalement contre le cognac français, contre laquelle Emmanuel Macron entend protester.
Bien que aucun contrat significatif n’ait été annoncé pour le moment, des discussions sur des investissements étaient en cours jusqu’à la dernière minute. Un forum économique franco-chinois est prévu lundi au théâtre Marigny.
Xi Jinping assure que les deux pays peuvent approfondir leur coopération en matière d’innovation pour promouvoir le développement durable, comme c’est déjà le cas dans le secteur des batteries. Il espère que la France offrira à ses entreprises un climat d’affaires juste et équitable.
L’après-midi, après une cérémonie protocolaire aux Invalides et un banquet à l’Élysée, Emmanuel Macron et Xi Jinping auront un tête-à-tête suivi d’une déclaration à la presse. Emmanuel Macron demandera au président chinois de soutenir une “trêve olympique” pour tous les conflits lors des Jeux de Paris cet été, y compris en Ukraine.
Le président français continuera ses échanges mardi, dans les Pyrénées, lors d’une escapade plus informelle avec Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses. Ce déjeuner sur le col du Tourmalet vise à instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l’Ukraine.
Emmanuel Macron préfère discuter des désaccords sur les droits humains “derrière des portes closes”. Le dossier de Taïwan n’est pas érigé en priorité, malgré les tensions entre les États-Unis et la Chine.
Des milliers de Tibétains se sont rassemblés dimanche à Paris pour protester contre la visite du président chinois en France, qualifiant ce pays des droits de l’homme d’accueillir un dictateur.
