Charles Blé Goudé : “Je demande pardon au Président Gbagbo… Je souffre de notre séparation
Charles Blé Goudé : “Je demande pardon au Président Gbagbo… Je souffre de notre séparation

Charles Blé Goudé : “Je demande pardon au Président Gbagbo… Je souffre de notre séparation

Charles Blé Goudé : “Je demande pardon au Président Gbagbo… Je souffre de notre séparation

Dans une prise de parole poignante et inhabituelle, Charles Blé Goudé s’est exprimé en profondeur sur sa relation fracturée avec l’ancien président Laurent Gbagbo. L’ex-leader de la jeunesse patriotique a livré un témoignage empreint d’émotions, de regrets, mais aussi d’un appel solennel à l’apaisement.

Depuis son retour en Côte d’Ivoire, l’homme politique dit vivre dans une atmosphère d’accusations, de malentendus et de silences qui l’ont profondément affecté. Pour lui, la distance entre lui et celui qu’il appelle encore “mon père” est l’une des plus grandes douleurs de sa vie politique et personnelle.

 

Un appel au pardon et une main tendue

Au cœur de son intervention, Charles Blé Goudé a lancé un message fort : il demande pardon à Laurent Gbagbo.
Selon lui, il ignore la raison précise qui aurait pu vexer l’ancien chef d’État, mais il tient à reconnaître publiquement la place que celui-ci occupe toujours dans son parcours.

Blé Goudé insiste : il ne nourrit aucune rancœur envers Gbagbo. Au contraire, il affirme l’aimer profondément et vouloir le rencontrer pour dissiper les zones d’ombre. Il révèle avoir multiplié les démarches pour rétablir le contact : approcher des pasteurs, confier une lettre à d’anciens collaborateurs, solliciter des chefs coutumiers. Autant d’efforts qui, selon lui, n’ont pas abouti.

 

Des initiatives restées sans suite

Dans son récit, il raconte avoir fait appel au pasteur Dion, encore en vie, pour tenter de servir de trait d’union entre lui et Gbagbo. Il dit également avoir confié un courrier au professeur Hubert Oulaï afin de solliciter une rencontre. Aucune de ces démarches n’a porté leurs fruits.

Plus tard, il sollicite les autorités traditionnelles de Gagnoa, conduites par BOGA, pour servir d’intermédiaires. Selon leurs retours, Gbagbo n’aurait exprimé aucun reproche à l’encontre de Blé Goudé et aurait manifesté son intention de le recevoir. Mais Blé Goudé affirme avoir immédiatement compris que la rencontre n’aurait finalement pas lieu, évoquant en sous-texte l’influence d’une “dame” dont le programme se déroulerait en arrière-plan.

À travers ces récits, il veut surtout répondre aux attaques de ceux qui affirment sur les réseaux sociaux qu’il n’aurait jamais cherché à rencontrer son ancien mentor. Il qualifie ces propos de simples “instrumentalisations”.

 

Un malaise politique qui dépasse les individus

Pour Blé Goudé, la fracture entre les figures historiques de la gauche ivoirienne dépasse largement une simple dispute personnelle. Il y voit un signe inquiétant du désordre qui traverse l’opposition actuelle.

Il déplore une atmosphère où les principaux acteurs, autrefois unis par un combat idéologique commun, en viennent à se méfier les uns des autres. Selon lui, un “corridor” aurait été instauré autour de Gbagbo : un système que seuls certains peuvent emprunter pour espérer échanger avec lui. Les autres seraient contraints de manœuvrer dans l’ombre, multipliant les conversations secrètes.

Blé Goudé déplore cette dynamique qu’il juge toxique pour l’avenir de la gauche ivoirienne. Pour lui, l’opposition est affaiblie non par ses adversaires, mais par ses propres divisions internes.

 

Une séparation douloureuse et silencieuse

S’il a longtemps gardé le silence, Charles Blé Goudé explique aujourd’hui vouloir parler pour “éclairer les Ivoiriens”. Il estime que garder le silence plus longtemps aurait pu être interprété comme une forme de complicité ou de trahison.

Il décrit sa séparation d’avec Gbagbo comme une souffrance intime, une blessure qui le ronge depuis des années. Ils ont partagé, dit-il, non seulement un engagement politique, mais surtout des moments difficiles, marqués par la douleur, la prison et l’exil.

Pour Blé Goudé, il ne s’agit pas d’avoir “souffert pour Gbagbo”, mais d’avoir souffert pour des convictions communes. C’est ce passé, lourd et chargé de sens, qui rend leur éloignement si douloureux.

 

Un appel final à la réconciliation

En conclusion, Blé Goudé relance son appel à la réconciliation. Il se dit prêt à revoir Gbagbo, à tourner la page et à contribuer de nouveau à un projet commun pour la Côte d’Ivoire. Malgré les incompréhensions, il continue de considérer Laurent Gbagbo comme un père politique et spirituel.

Son message est clair : il souhaite la fin des divisions, la fin des manipulations, et l’ouverture d’une nouvelle étape dans l’histoire de la gauche ivoirienne.

Ange Zountchegbe est un journaliste, créateur de contenus béninois. Consultant en communication digitale.