Crise à la chefferie de Moosou : grièvement blessé, le grand guerrier du village en colère

La situation est toujours tendue dans la ville de Grand-Bassam précisément dans le village de Moossou au sud de la Côte d’Ivoire depuis la destitution du roi.

Depuis quelques semaines, une crise entre populations et la chefferie secoue le village. Nommé par les bassamois et le peuple Abouré qu’ils appellent affectueusement « Périko », le souverain qui règne depuis 32 ans sur la communauté n’a plus de légitimité depuis qu’il a été « destitué à la paroisse St-Antoine », à la mi-juillet.
C’était aux environs de 22 heures que des confrères de 7info sont allés à la rencontre de “Périko” dans une clinique du centre médical de Grand-Bassam. Ils apprennent que le chef des chefs guerriers ressort des soins intensifs et après plusieurs examens radiologiques.
Le grand chef guerrier a été grièvement blessé à la tête lors des vives manifestations qui ont suivi un sit-in organisé par les opposants au roi organisé dans la nuit du mercredi dernier, Nanan Assoumou Kanga. Le sit-in avait fait de nombreux blessés.
« On s’est rendu compte qu’il (Sa majesté Nanan Assoumou Kanga) n’en fait qu’à sa tête. Malgré l’interpellation des autorités administratives, le préfet, le sous-préfet… Quand il y a des manifestations, il va représenter le village de Moossou alors qu’il n’est plus notre roi. On s’est dit que si on ne fait pas ce genre de sit-in, le jour de la fête de l’Indépendance, il va vouloir nous représenter encore. Il faut l’en empêcher, car jusqu’à ce moment, il n’est pas encore sûr d’avoir été destitué depuis le 15 juillet », a raconté le guerrier.
Ajoutant, « c’est en essayant de calmer nos camarades après l’arrivée de deux véhicules de gendarmerie, que j’ai reçu dans le dos une décharge. Ils ont tiré à bout portant dans mon dos. Après les soins, ça va un peu mieux. Sinon, au départ, j’avais le côté gauche entièrement paralysé. »
 
 
Notons que le 21e souverain, Sa Majesté le roi Nanan Assoumou Kanga, ne semble plus être en mesure de gagner l’adhésion de son peuple. Déterminés, ses détracteurs estiment que le roi est effectivement destitué, et entendent gérer une transition jusqu’au à la fin de son règne prévue en 2025. Puis une nouvelle génération prendra le trône.


Ange Zountchegbe est un journaliste, créateur de contenus béninois. Consultant en communication digitale.