Mandat d’arrêt international contre Kèmi Seba : le Bénin l’implique après le coup d’État manqué du 7 décembre 2025
Une décision judiciaire dans un contexte de crise sécuritaire
Les autorités béninoises ont émis un mandat d’arrêt international visant l’activiste panafricaniste Kèmi Seba, dans le cadre des enquêtes ouvertes après la tentative de coup d’État survenue le 7 décembre 2025. Cette décision intervient alors que le pays fait face à l’un des épisodes sécuritaires les plus sensibles de son histoire récente, marqué par une tentative de déstabilisation des institutions républicaines.
Selon des sources proches du dossier, ce mandat s’inscrit dans une procédure judiciaire liée à des faits présumés de complicité, d’incitation ou de soutien idéologique à l’entreprise insurrectionnelle, des accusations qui restent à ce stade du ressort de l’enquête et de la justice béninoise.
Le 7 décembre 2025 : rappel d’une tentative de coup d’État avortée
Dans la nuit du 7 décembre 2025, un groupe de militaires dissidents aurait tenté de renverser l’ordre constitutionnel au Bénin. Selon la version officielle présentée par les autorités, les mutins projetaient de neutraliser certaines figures clés de l’appareil sécuritaire et institutionnel, dans le but de démettre le chef de l’État et de prendre le contrôle des institutions.
La tentative a été rapidement maîtrisée par les Forces de Défense et de Sécurité, mais elle a laissé des séquelles importantes, notamment la mort de civils et un climat de tension nationale. Depuis lors, une vaste enquête judiciaire est en cours afin d’identifier tous les acteurs impliqués, directs comme indirects.
Pourquoi Kèmi Seba est cité dans cette affaire
Kèmi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est un militant béninois connu pour ses prises de position radicales contre certains régimes africains, la France et les institutions qu’il qualifie de néocoloniales. D’après les autorités béninoises, certains de ses discours, interventions publiques et prises de position auraient été analysés dans le cadre des investigations post-coup d’État.
Le mandat d’arrêt international viserait à permettre son interpellation en vue d’éclaircir son rôle présumé, le cas échéant, dans les événements ou dans leur préparation idéologique. À ce stade, aucune condamnation n’a été prononcée, et la présomption d’innocence demeure un principe fondamental.
Un mandat à portée internationale à kèmi seba
En optant pour un mandat d’arrêt international, le Bénin élargit le cadre de la procédure au-delà de ses frontières. Cette démarche implique une coopération judiciaire avec d’autres États, notamment via les mécanismes de police internationale.
Toutefois, l’exécution effective d’un tel mandat dépend de plusieurs facteurs : la localisation exacte de la personne recherchée, les accords de coopération judiciaire existants, ainsi que les législations nationales des pays concernés.
Entre justice et controverse politique
L’annonce de ce mandat d’arrêt a immédiatement suscité de vives réactions. Les soutiens de Kèmi Seba dénoncent ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation politique de la justice, estimant que le militant serait visé en raison de ses opinions et de son influence auprès de la jeunesse africaine.
À l’inverse, les autorités béninoises rappellent que la tentative de coup d’État constitue une atteinte grave à la sûreté de l’État, et que toute personne soupçonnée d’y avoir contribué, de près ou de loin, doit répondre devant la justice, indépendamment de son statut ou de sa notoriété.
Une affaire suivie de près par l’opinion publique
Sur les réseaux sociaux, le débat est intense. Certains internautes voient dans cette affaire un symbole de la lutte contre l’impunité et la préservation de l’ordre constitutionnel. D’autres y perçoivent un signal inquiétant pour la liberté d’expression et le militantisme politique en Afrique.
Cette polarisation reflète un climat régional où les questions de souveraineté, de gouvernance et de sécurité sont de plus en plus sensibles.
Quelles suites possibles ?
Les prochains développements dépendront de l’évolution de l’enquête judiciaire, des réponses des pays sollicités pour l’exécution du mandat et d’éventuelles démarches juridiques engagées par la défense de Kèmi Seba.
En attendant, le dossier reste ouvert et suivi de près, tant au Bénin que dans l’espace panafricaniste.
Une affaire aux implications majeures
Le mandat d’arrêt international lancé par le Bénin contre Kèmi Seba, dans le sillage du coup d’État manqué du 7 décembre 2025, dépasse le cadre d’un simple fait judiciaire. Il pose des questions fondamentales sur la sécurité nationale, la responsabilité des leaders d’opinion et l’équilibre entre liberté d’expression et stabilité institutionnelle.














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