Bénin : Oswald Homeky et Olivier Boko condamnés à 20 ans de prison – Le coup d’État manqué expliqué
L’affaire Oswald Homeky et Olivier Boko continue de faire grand bruit au Bénin. Ces deux figures influentes, autrefois proches du président Patrice Talon, ont été reconnues coupables de complot contre la sûreté de l’État. Que s’est-il réellement passé ? Comment en est-on arrivé à cette condamnation ? Retour sur les faits marquants de cette affaire qui secoue le paysage politique béninois.
L’affaire Oswald Homeky et Olivier Boko:Un procès sous haute tension
Tout commence en septembre 2024 lorsque Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, est arrêté alors qu’il tentait de remettre six sacs d’argent au colonel Djimon Dieudonné Tevoedjre, chef de la Garde républicaine. Selon les autorités judiciaires, cet argent devait servir à corrompre des officiers afin de faciliter un coup d’État contre le président Patrice Talon.
Dans le même temps, Olivier Boko, homme d’affaires influent et ancien allié du chef de l’État, est également appréhendé. Le parquet les accuse d’avoir orchestré un plan visant à renverser le pouvoir en place.
Le procès se déroule devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), une juridiction souvent critiquée pour son instrumentalisation politique. Les avocats des accusés dénoncent la partialité du tribunal et finissent par se retirer du procès en signe de protestation. Malgré cela, les audiences se poursuivent et les juges dévoilent plusieurs preuves accablantes, notamment des enregistrements vidéo montrant la remise de l’argent et des conversations compromettantes.
Une condamnation lourde de conséquences
Le verdict tombe le 30 janvier 2025 : Oswald Homeky et Olivier Boko sont condamnés à 20 ans de prison ferme pour « complot contre la sûreté de l’État » et « corruption de fonctionnaire public ». En plus de leur peine, ils doivent verser solidairement avec un troisième accusé en fuite, Rock Nieri, 60 milliards de francs CFA (environ 95 millions de dollars) en dommages et intérêts à l’État béninois. Chaque accusé doit également s’acquitter d’une amende de 4,5 milliards de francs CFA (environ 6,8 millions de dollars).
Cette condamnation marque un tournant dans l’histoire politique récente du Bénin. Elle illustre la fermeté du pouvoir en place face à toute tentative de déstabilisation, mais soulève également des interrogations sur l’équité du procès.
Le coup d’État manqué : un scénario bien ficelé ?
Selon l’enquête, le plan de Homeky et Boko reposait sur la neutralisation des forces de sécurité loyales au régime. En corrompant le colonel Tevoedjre, ils espéraient s’assurer que la Garde républicaine ne s’opposerait pas à leur projet. Cependant, ce dernier aurait immédiatement informé les autorités, déclenchant ainsi leur arrestation.
Le 27 septembre 2024 devait être le jour du passage à l’action. Mais en raison des arrestations et des fuites d’informations, le plan tombe à l’eau. Ce coup d’État avorté s’inscrit dans un contexte où plusieurs figures de l’opposition accusent Patrice Talon de dérive autoritaire et de musellement des voix dissidentes.
Une affaire qui divise l’opinion
Si certains voient dans cette affaire une preuve de la vigilance du gouvernement face aux tentatives de déstabilisation, d’autres y perçoivent un prétexte pour écarter des personnalités influentes du paysage politique. Depuis l’élection de Patrice Talon en 2016, plusieurs opposants ont été arrêtés ou contraints à l’exil, ce qui alimente le débat sur l’état de la démocratie au Bénin.
Avec cette condamnation, le président Talon envoie un message clair : toute tentative de renversement sera sévèrement punie. Mais alors qu’il a annoncé ne pas briguer un troisième mandat en 2026, cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir politique du pays.
Conclusion
L’affaire Oswald Homeky et Olivier Boko restera sans doute gravée dans l’histoire politique du Bénin. Entre accusations de complot, procès contesté et coup d’État avorté, ce dossier met en lumière les tensions qui règnent au sommet de l’État. Alors que le pays se prépare pour de futures échéances électorales, cette condamnation risque d’avoir un impact durable sur le paysage politique béninois.
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